Jour 9

Same.

Je me réveille à mon tour puis je quitte la chambre.

J'arrive dans ma chambre, après une discussion plutôt musclée dans la cuisine. Je m'enroule sous la couette, avant de pleurer très légèrement.

Olaf - qui a suivi Albéric afin d'avoir une discussion avec lui à propos de ce qu'il s'est passé - finit par arriver là. Il retrouve le jeune homme, caché sous une couette. Est-il déprimé ? Certainement. Olaf n'a aucune envie de faire du mal aux autres. Ils récoltent juste ce qu'ils sèment... et ce matin, ça a été le cas pour Albéric, donc pourquoi prolonger la haine ? Pourquoi continuer à jouer les agents de sécurité alors qu'il n'a eu besoin de le faire qu'une fois ? Bien évidemment, s'il recommence ses bêtises, Olaf redeviendra comme ce matin avec lui. Mais pour le moment, les choses se déroulent autrement. Il entre dans la chambre, et finit par s'asseoir sur le lit où est Albéric. « Olaf. », dit-il afin de rassurer le garçon. Dans le fond, il n'est peut-être pas méchant... il a même l'air plutôt sensible. « Objectif ? ». Il cherche à savoir c'est quoi son but, ce qu'il cherche en tentant de créer autant de scandale. Il n'a pas l'air foncièrement mauvais.

Quelqu'un entre dans la pièce, j'ignore qui ça peut être, malgré que je sens à ses pas, que c'est sûrement Olaf. Je bloque un petit peu ma respiration, pour éviter qu'on ne m'entende pleurer. La personne s'assoit sur mon lit. C'est Olaf. Sa présence est chaleureuse, pourtant il ne dit pas grand chose. Je me retourne et sors de sous la couette, lorsqu'il me demande mon objectif, je suppose.

La voix qui tremble encore un peu, et un brouillone, je lui réponds Je suis perdu. Je me perds dans ce jeu, je fais des choses qui ne me ressemblent pas, tout ça pour quoi ? Est-ce que ça en vaut la peine ? De continuer ainsi ? De m'afficher devant des millions de téléspectateurs ? Et subir les jugements des autres candidats, bien qu'ils aient leurs raisons. Tu sais, je pensais être fort psychologiquement pour ce jeu... mais c'est tellement dur. Je me demande ce que va me répondre Olaf, qui a pour habitude de ne pas faire de phrases.

Albéric avoue être perdu à Olaf. Perdu pourquoi ? À cause de qui ? Depuis quand ? Tant de questions que l'on peut se poser en entendant sa phrase... « Pourquoi ? ». Olaf montre qu'il n'est pas contre lui : il est même de son côté afin de l'aider à traverser cette épreuve. Cependant, dans ce pourquoi se cachent peut-être de nombreuses questions : pourquoi son coup de mou ? Pourquoi son homophobie ? Pourquoi ses tentatives de buzz ? Pourquoi, tout simplement. Avec Olaf, un mot peut vouloir tout et rien dire. La conversation continue alors et Albéric dit qu'il pensait être fort psychologiquement pour ce jeu. « Motivation ? ». Dans le fond, pourquoi participe-t-il à l'aventure ? Olaf a besoin de le savoir.

Olaf me demande pourquoi je suis perdu, je préfère pas relever sa question et donc j'écoute directement sa deuxième question, la motivation. J'aurais aimé t'en dire plus, mais c'est tellement compliqué mais surtout... ma motivation a aussi un lien avec mon secret, pour le coup j'peux donc pas trop t'en dire. Autant dire qu'Olaf se rapproche dangereusement de mon secret, si il y en a bien un qui est proche, c'est lui, parmis tous les autres. Ce que je te propose, c'est qu'on en discute tout à l'heure, quand j'irai mieux, un peu plus en privé, loin de tous les regards, Olaf. Je lui fais un câlin, sa présence même si elle est minime, aura su me rassurer un peu. Je décide de fermer les yeux pour dormir un peu.

Olaf préfère finalement laisser Albéric tranquille et sort.

Je me réveille, après une longue sieste, puis quitte la chambre.

Après une journée interminable et éprouvante, je me couche, pour une nuit pleine de rêves je l'espère.

On se couche, sans se doucher ou se brosser les dents. Bah il y a bien des gens qui ne passent pas par la case "Salle de Bain" le matin et viennent te dire bonjour avec leurs haleines de chacal ! Qui va dire bip ?

J'arrive dans la chambre, accompagnée d'Eden - qui m'a aidée à traverser tout le jardin et l'intérieur de l'isoloir jusqu'ici. A peine arrivée, je retire mon pull, et me glisse dans mon lit en sous-vêtements. Le drap me couvre jusque sur le ventre, mais peu importe, ils ne passeront pas ce moment à la télé. Ou peut-être que si, je m'en fiche. Mon attention, elle ne se porte que sur le candidat. Levant ma tête et plongeant mon regard dans le sien, je tente un chuchotement. « Et toi? Tu dors avec moi ce soir? »

Eden, il s'mord la lèvre, puis moi ça m'fait sourire. Un sourire de gamine. Il a la bonne réponse; si on l'avait emmenée avec nous, il aurait mérité que je lui fasse passer la bouteille. Si je le souhaite assez fort? Je ferme les yeux, fais semblant de réfléchir le temps qu'il se retourne pour se déshabiller. « Viens. » Je murmure sur un ton faible, rouvrant sensiblement les paupières, pourtant toujours pleinement éveillée. J'le sens, mon coeur palpite trop fort.

Je sens un sourire s'esquisser sur mes lèvres lorsque Eden me rejoint. Je me tourne alors pour me retrouver contre lui, et sentir cette proximité rassurante. Mes doigts filent sur son torse, s'amusent à passer sur les traits qui le marquent. « J'mise plutôt sur la deuxième option. » Je rétorque, plantant mes dents dans ma lèvre inférieure, et relevant la tête vers Eden pour le regarder dans les yeux.

J'découvre un garçon câlin, et affectueux. J'sens des frissons me parcourir le corps lorsqu'il replace une de mes mèches de cheveux. Ça m'prend les reins, l'coeur et les poumons. « Bonne nuit. » Et lorsqu'il approche sa tête, je comprends tout de suite, et je fais même la moitié du chemin avec lui. Tandis que ma main glisse sur son torse, ma langue part à la découverte de la sienne, fucking sensual game.

Plus on joue l'un avec l'autre, plus j'ai envie de gagner la partie. Je me redresse légèrement, effleurant son torse de ma poitrine, retenant son attention un peu plus haut. Finalement, je suis surprise à le voir retourner la situation, lorsqu'il inverse nos positions. Étonnement, je me laisse faire. Ses baisers échauffent mon cou, tandis que mon corps entier s'éprend d'un coup de chaud. « Bang bang. » Je chuchote, passant une main dans son dos et faisant descendre mes ongles contre sa peau. « I shot you down. » Je lui murmure à l'oreille, tandis qu'un sourire coquin naît sur mes lèvres, avant que je ne lui mordille son lobe.